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 Faiblesses et frustration • William (fini)

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Chesed H. de Lacy
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Chesed H. de Lacy
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MessageSujet: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty28.06.15 14:03

Se faufiler entre les étagères, se glisser entre chaque rayon pour apercevoir la table la plus secrète, la plus esseulée. Y déposer ses affaires, ses cours de la journée, aller chercher des livres pour les compléter, et se mettre au travail. C’était presque tous les soirs la même rengaine. C’était machinal. Ça empêchait de penser, c’était agréable. La tranquillité de la bibliothèque, les murmures étouffés de mon stylo contre le papier de mes fiches, la musicalité des pages qui se tournent, l’odeur du papier, le goût de ma solitude, tout me plongeait dans cette concentration que j’affectionnais. Elle me coupait du monde, et personne ne pouvait la troubler, car personne ne pouvait m’approcher, sur ce bout de table isolé. Du moins j’y avais cru un bon moment.

Ces moments où je travaillais étaient secrets. Personne ne pouvait, ne devait, se douter. Tout, tout devait laisser penser que ce n’était qu’une affaire de talent. J’en avais. Mais peu, trop peu pour pouvoir reposer dessus. Alors, pour être meilleur que vous tous, pour être meilleur que le talent, je travaillais. Je travaillais trop, depuis trop longtemps, pour ne pas m’y être habitué, pour ne pas avoir transformé ces moments ennuyeux en les plus agréables. Travailler, enchainer exercices sur exercices, m’en créer de nouveaux, élaborer des stratégies. J’en étais tellement dépendant que je ne me voyais même pas passer une journée sans chercher à m’occuper de cette façon. Effacer le rêve, effacer tout sentiment, se fondre dans la réflexion. Tout ça, c’était mien, impossible à partager avec quelqu’un.

Malheureusement, mon répit fut troublé. Une présence s’invitait à ma table, et j’avais beau l’ignorer, elle restait là. J’essayais de l’oublier, mais j’avais honte. Terriblement honte. Personne ne devait me voir ainsi. Les génies ne travaillent pas. Ils réussissent juste. Ils n’ont rien à apprendre, ils retiennent sans effort. Ils ne font qu’un exercice et ils connaissent déjà la méthode. Cet écart écrasant avec eux, je devais le combler pour en faire partie. Et lui, il fallait qu’il sache que ce n’était pas le cas. Et je ne pouvais pas le supporter. Il n’existait pas. Ça ne se pouvait pas, qu’on me voie.

Mon raisonnement de gamin ne tint pas longtemps. Il était trop patient pour moi. Si j’avais évité son regard, si j’avais eu un mouvement de recul à chaque fois qu’il s’approchait de moi, je n’avais pas pu m’empêcher de m’y habituer. M’habituer à lui, à son regard, à sa façon de se tenir, au rythme de sa respiration. Lentement, sans même m’en rendre compte, j’avais commencé à l’étudier, à l’observer, à l’interpréter. Je ne lui avais jamais parlé, je l’avais juste écouté, je lui avais juste jeté des regards quand il tirait sa chaise. Mais mes muscles se détendaient, je n’étais plus sur mes gardes, je pouvais même faire des dizaines d’exercices sous ses yeux sans avoir honte de quoi que ce soit. Et ça me troublait.

C’était un peu comme un rendez-vous ; il s’asseyait à la table sans rien dire, je laissais mon œil glisser sur son uniforme – le même que le mien, je savais juste qu’il s’appelait William Luxus et qu’il était plus vieux que moi – et sur le titre du livre qu’il pouvait bien avoir pris, et je me remettais à travailler. Il arrivait que mes yeux croisent les siens, et je les détournais toujours, comme si je n’avais jamais voulu le regarder. Lui aussi, comme un nouveau meuble, je m’étais fait à sa présence. Il n’existait pour moi que dans le calme de la bibliothèque. Dans les couloirs, quand il souriait aux autres, je ne le connaissais pas. Il n’avait sa place qu’assis sur cette chaise. Qu’assis à cette table. Que dans cette boucle.


Je bloquais. J’aimais m’avancer dans le programme de mathématiques pour montrer que j’avais des facilités, cependant je ne parvenais pas à bout d’un exercice, et ça m’ennuyait profondément. Sourcils froncés, la joue nonchalamment appuyée contre ma paume, le coude sur la table, avachi, presque, je me demandais bien comment ce problème pouvait être résolu. J’avais lu trois manuels différents pour mieux saisir la leçon, j’avais appliqué la méthode à plusieurs exercices, mais celui-ci… J’avais pourtant tenté un raisonnement en me servant des cours précédents, mais je n’y arrivais pas. Et je ne pouvais tolérer cet échec.

Je tapais contre mes lèvres mon stylo plume, l’un de mes tics lorsque j’étais profondément agacé. Devais-je chercher un autre livre ? Devais-je abandonner et retenter après avoir fait des recherches sur internet ? Devais-je refaire les exercices préparant à celui-ci ? Pourquoi est-ce que cet exercice me posait problème, même ? J’avais analysé chaque phrase, chaque nombre, et, alors que j’aurais dû le réussir sans difficulté, comme les autres, je bloquais.

Je me redressais, ennuyé par ces nombres. Je détestais les mathématiques. Je détestais les sciences. J’avais beau travailler, je trouvais toujours ça ennuyeux et mon esprit refusait de coopérer, comme en ce moment. Il fallait que je me calme, que je me concentre. Abandonner était impensable, tout de même… Je jetais un regard à ma feuille pleine de ratures. Je regardais toutes mes vaines tentatives. Je savais bien que nous n’avions pas encore vu ce chapitre en classe, mais normalement j’aurais dû y arriver. Un soupir. Je me mordillais la lèvre inférieure, en réfléchissant. Envisager, envisager. Je détestais la géométrie. Se débarrasser de la colère. J’en avais marre. Se motiver. Pourquoi devais-je faire autant d’efforts ? Essayer de comprendre. Qu’est-ce que j’essayais de me prouver ?

C’était mauvais, je pensais à moi-même. C’était mauvais, il ne fallait pas. Je paniquais, sans bouger, sans aucun signe. Je rouvris les yeux, lentement. Ces voix s’étaient tues. Comment résoudre ce problème ?


Dernière édition par Chesed H. de Lacy le 11.08.15 21:36, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty28.06.15 14:44




Faiblesses & Frustration
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Dans tes écouteurs résonne le doux son d'un piano, une musique classique qui te détend quelque soit ton humeur. Sous tes yeux, des livres de cours, des formules de physique d'un côté, de technique de magie de l'autre. Tu n'étais pas du genre envahissant, habituellement. Bien au contraire, tu es ce genre de personne qui apprécie la solitude lors de tes séances de révisions, tu es ce genre de personne qui déteste que l'on empiète sur ton espace vital, tu es ce genre de personne qui a besoin d'être seul, avec tes écouteurs vissés dans les oreilles et pourtant, tu es également ce genre de personne qui a besoin des autres, qui a besoin d'être entouré.

Pendant un instant, tu fixes tes cours sans vraiment pouvoir les lire, tu fixes tes notes sans pouvoir les comprendre. Tu te pinces l'arête du nez sous tes lunettes et tu fermes les yeux.

Tu avais vagabondé entre les étagères comme tu le faisais souvent. La bibliothèque nocturne était vide, comme toujours. Mais tu aimais bien caresser les étagères en bois, chercher de nouveaux livres, observer les rayons comme si tu les découvrais alors que tu les connaissais par cœur, depuis le temps que tu venais ici. Tu avais trouvé ton bonheur sur une étagère, les livres qui te permettrait de t'évader un petit peu, d'oublier un court instant ce qui était autour de toi. Tu avais trouvé ton bonheur sur une étagère, tout en bas, prêt du sol. Tu t'étais accroupis, attrapé le livre d'une main sûre et tu t'étais posée sur la table juste à côté.

Table prise certes, mais tant pis. Tu n'allais pas t'installer à une table si loin de cette étagère chérie. Tu n'avais pas vraiment fait attention à lui, tu lui avais juste adressé un sourire, par politesse, il t'avait à peine regardé. Au début, tu l'avais pris pour une fille. Avec les cheveux longs, le visage fin. Mais quelque chose te dérangeait, alors tu l'avais détaillé un peu plus longtemps, un peu moins superficiellement. C'était un garçon. Plus jeune que toi, dans la même division.

Et pendant un instant, tu as eu un regard amer, une grimace est venue entachée ton joli visage, faisant disparaître ton sourire habituellement toujours en place. Même dans ce genre de moment, tu ne pensais qu'à une seule personne. Sur le coup, ça t'avait énervé et tu t'étais contenté de plonger dans ton roman, l'oubliant, le plus rapidement possible.

Puis un deuxième soir, tu étais venu, tu avais pris la suite du livre que tu avais lu la veille, et il était là, toujours à la même place, toujours dans ses cours. Tu lui avais adressé un sourire, il avait levé les yeux vers toi, à peine.

Et c'est comme ça que ça a commencé. Ce n'était pas des rendez-vous, ce n'était pas non plus une façon de vous entraider, de papoter. Vous ne parliez jamais. Vous vous croisiez certaine fois au détour d'un couloir, dans les dortoirs, mais jamais vous ne vous étiez adressé la parole.

Ce soir, sa tension est palpable, tu sens son agacement et tu enlèves tes lunettes, les posant sur tes feuilles de cours et tu l'observes, ton coude vient rejoindre la table et tu cales ton menton sur le dos de tes doigts.

Tu ne veux pas forcément l'aider, tu ne veux pas forcément lui parler mais il semble vraiment agacé, contrarié même. Tu enlèves tes écouteurs qui s'échouent sur la table, à côté de tes lunettes et tu murmures lentement :

Besoin d'aide ?

C'est bien la première fois que ta choix s'élève dans la bibliothèque depuis que tu t'installes à sa table mais le bruit de son stylo avait le don de t'agacer toi aussi.


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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty28.06.15 16:04

Mes yeux fixaient toujours le plafond, ils ne bougèrent même pas quand j’entendis sa voix. Pas un mouvement. Que dire ? Oui, j’avais besoin d’aide. Pouvais-je vraiment accepter cet état de dépendance ? Pas vraiment. J’étais habitué à ma solitude dans mes études. J’étais censé pouvoir tout faire par mes propres moyens. Ça me semblait même logique, car les génies n’ont besoin de personne. Je devais suivre leur exemple, après tout, et me coller dans ce rôle. Je tournais légèrement la tête vers lui, sans vraiment savoir quoi répondre. Refuser ? Je ne résoudrais jamais ce problème par moi-même, et je le savais, du moins pas si on me disait quelle formule appliquer. Accepter ? Il devait bien s’en foutre, lui, de qui j’étais. Je n’avais pas besoin de m’inquiéter, hein ? Personne ne le saurait, n’est-ce pas ?

Se balançait dans mes yeux mon hésitation, et ma bouche s’entrouvrit. Je me demandais au final pourquoi il me proposait son aide. Il était bien resté silencieux pendant des jours et des jours, pourquoi il devait me parler pour ça ? Refuser. Comme si je pouvais être dépendant de quelqu’un.

« N… S’il te plait. »

Pourquoi ? Ce mot m’écorchait les lèvres. Combien de temps ne l’avais-je pas prononcé à un autre élève ? Je l’évitais, comme j’évitais toutes les situations où j’avais un minimum de chance d’être dans la position du « s’il te plait ». Encore aux adultes, je comprenais bien, ce n’était même pas de la politesse, d’ailleurs. C’était la « façon de faire ». Là, j’y étais réduit. Je n’étais même pas sûr qu’il ne se moque pas de moi. Mais je tentais d’oublier cette phrase en rapprochant légèrement ma chaise de la sienne – à peine – en mettant le livre de mathématiques entre nous. Je désignais l’exercice qui posait problème, un peu gêné.

« Je ne sais pas quelle formule je suis censé appliquer. »

J’expliquai brièvement quelles approches j’avais déjà tentées, en attendant sa réponse. J’imaginais que ça devrait facile pour lui, étant donné qu’il était bien plus vieux, et c’était ce qui m’embêtait le plus. S’il disait quelque chose comme « quoi, tu bloques sur un truc aussi simple ? » et se mettait à se moquer de moi, qu’allais-je donc pouvoir répondre ? En même temps, s’il faisait partie de ces gens « doués de nature » en toutes les disciplines, je comprenais bien qu’il puisse se moquer. J’étais risible. Et je me taisais. Outre la profonde honte que je ressentais, j’étais tout de même reconnaissant qu’il ait pu sentir ma détresse… c’était quoi ces pensées niaises ? Comme si on pouvait apprécier qu’on aperçoive l’une de nos faiblesses. Ça n’allait pas du tout, ce soir.

Je ne me sentais pas bien. Je me prenais trop la tête pour rien. Je mettais ma fierté de côté. J’affichais sans honte mon désarroi. Et voilà que je me comportais comme s’il était indispensable. Est-ce que la réussite avait le même goût si on ne pouvait pas l’atteindre par ses propres moyens ? Etais-je trop limité pour réussir ? Est-ce que j’avais besoin de réussir ?

J’avais attrapé une nouvelle feuille pour noter ce qu’il allait me dire. J’essayais de me concentrer sur ce qu’il allait me dire, même si je me gênais moi-même, attaqué par mes propres pensées. Mes yeux se perdirent sur ses lunettes, sur ses écouteurs. J’allais devoir le remercier quand il finirait. Un « merci » sec et froid était inapproprié, mais moins douloureux qu’un autre plus hypocrite. Dans n’importe quelle autre situation, le mot serait passé. Je me demandais s’il se rendait compte de comment je me sentais.
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty28.06.15 16:23




Faiblesses & Frustration
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Les quelques mots semblent lui écorcher la bouche et un léger sourire vient prendre possession de tes lèvres. Tu avais bien compris à qui tu avais à faire, tu l'avais compris dès les premières rencontres. C'était le genre de personne qui ne voulait pas montrer ses faiblesses, qui ne voulait pas demander d'aide. C'est le genre de personne que tu n'aimes pas des masses, parce que trop égocentrique, trop égoïste. Mais tu es gentil, William, tu es gentil et tu n'aimes pas ne rien faire si tu es dans la capacité d'aider. Tu pouvais sûrement l'aider.

Il rapproche sa chaise et tu te redresses, tes yeux se fixant déjà sur le livre de mathématiques. Bon, tu n'es pas très doué en math, à peine plus élevé que la moyenne mais tu penses pouvoir l'aider si c'est un problème de troisième année.

Je ne sais pas quelle formule je suis censé appliquer.

Un sifflement admiratif s'échappe de tes lèvres sans que tu ne t'en rendes compte. C'est un problème de quatrième année, ça, presque début cinquième. Tu l'observes un instant et tu lui demandes alors :

T'es pas en troisième année, toi ? Parce que ça, c'est fin quatrième, voire début cinquième année.

Tu l'écoutes attentivement, te disant qu'il a fait tout ce qu'il a pu avec les données qu'il avait. Ce n'était pas si simple de résoudre ce genre de problème sans avoir les cours qui allait avec, en réalité, tu es plutôt admiratif et ton mauvais jugement semble s'évanouir aussi, laissant place à de la quasi admiration. Vraiment, s'avancer autant dans le programme devait être éreintant !

Il finit de t'exposer ses théories et tu réfléchis un instant à comment lui expliquer sans qu'il soit perdu dans les termes. Tu attrapes une feuille et un crayon à papier, commençant à lui expliquer par étape, avec ce qu'il son niveau à lui. Tu ne le prends pas pour un idiot, bien au contraire. Tu lui jettes quelques regards, certaine fois, pour être sûr qu'il te comprenne, toi et ton langage d'intello, comme aurait dit Nikolaï et tu continues, la voix basse, pour ne pas gêner les autres utilisateurs de la bibliothèque, même si tu es quasiment sûr qu'il n'y a personne.

A la fin, tu t'arrêtes et ton dos rencontre le dossier de la chaise. Tu te tournes vers lui et lui souris :

Je sais pas si c'est très clair, j'ai toujours été un peu nul pour les explications.


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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty28.06.15 17:18

Je baissais les yeux. Ce sifflement me mettait mal à l’aise. Je savais que je m’avançais trop dans le programme, et que ça devait paraitre ridicule d’aller aussi loin. Après tout, n’importe quel élève bûcherait sur son programme au lieu d’aller voir ceux des classes supérieures. Je passais une main dans mes cheveux. Je faisais toujours ça quand je ne savais pas vraiment si je devais dire la vérité ou non. Je pouvais lui dire que j’étais en quatrième année, après tout. Ce serait moins gênant. Il allait me prendre pour un fayot ce que je n’étais pas.

« Je suis en troisième année, oui, mais… j’ai besoin de prendre un peu d’avance sur le programme. »

Presqu’un an et demi, mais ce n’est pas grand-chose. J’étais beaucoup plus en avance sur le programme de littérature et celui d’histoire. Les sciences trainaient un peu derrière les mathématiques, même si je trainais dans le programme des quatrième année déjà. Sur la table étaient empilés des livres d’un niveau normalement supérieur au mien. J’avais beau essayé de m’avancer, mon grand-frère était encore plus loin. Il fallait que je travaille plus pour l’atteindre, mais j’avais déjà assez peu d’heures pour moi. Il était tellement hors de portée. Ça me dégoûtait. L’égaler. Il fallait que je l’égale. Je l’égalais en analyse de monstres, et c’était tout. Début cinquième année, c’était trop peu. La sixième année, il fallait que je sois assez bon pour la sixième année.

Contrairement à ce qu’il aurait pu croire, je comprenais le bon vocabulaire. J’avais appris des définitions par cœur pour connaitre tous les termes exacts. J’avais une bonne mémoire – et tant mieux, sinon j’aurais oublié tous les cours que j’apprenais en plus de ceux auxquels j’assistais.
Je prenais des notes, aussi bien sur ce qu’il écrivait que sur ce qu’il disait. J’étais concentré. Ça faisait du bien. Je comprenais, c’était agréable. Je voyais là où je m’étais trompé, et vers la moitié de sa démonstration je comprenais ce qu’il me restait à faire, mais je ne le coupais pas, afin de voir si j’avais bien compris ce qui n’allait pas.

« Tu n’avais pas à t’inquiéter pour les mots, tu sais. » Je montrais une dizaine de fiches où il était écrit « vocabulaire » en titre. « J’ai appris tout le vocabulaire jusqu’à la fin de la cinquième année. Et j’ai compris la méthode, je vais faire un nouvel exercice comme celui-ci pour m’en assurer. »

J’avais zieuté le manuel pour trouver un exercice assez similaire. J’allais l’attaquer quand je me souvins de quelque chose. J’avais failli oublier. Je me mordillais la lèvre inférieure, comme si ça allait m’aider.

« Merci… euh… c’était très bien expliqué. »

Je n’arrivais pas à croire que je venais de prononcer un compliment, et en plus, sincèrement. Bientôt il allait se mettre à neiger dans les déserts arides et les cochons auront des ailes et les poules des dents. Tant mieux que nous étions seuls. Et qu’il l’oublierait vite. J’étais un peu mal à l’aise d’un coup, alors je me mis à bosser jusqu’à finir trois exercices comme le précédent. Finalement, c’était assez simple, quand on savait comment appliquer la formule. Je me sentais un peu mieux. Peut-être que parfois, il fallait vraiment accepter l’aide des autres… non, non, pas si ce n’est pas nécessaire.
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty28.06.15 23:12




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Tu n’avais pas à t’inquiéter pour les mots, tu sais. J’ai appris tout le vocabulaire jusqu’à la fin de la cinquième année. Et j’ai compris la méthode, je vais faire un nouvel exercice comme celui-ci pour m’en assurer.

Ton regard rouge se pose sur ses fiches. Bien moins complètes que les tiennes, bien moins bien colorées que les tiennes, tu adores les fiches colorées, tu apprends plus facilement, mais elles sont énormes quand même, niveau réalisation, niveau difficulté. A son âge, tout ça t'aurait semblé utile mais toutefois trop. Beaucoup trop.

Il se prépare à retourner à ses exercices et toi, tu vas pour remettre tes écouteurs dans tes oreilles. La musique classique avait laissé place à une salsa. Un instant, tu repenses à Nikolaï avec qui tu la dansais avant de le chasser de tes pensées. Merde, tu penses toujours autant à lui après autant de temps et ça te donnerait presque envie de te donner une gifle.

Merci… euh… c’était très bien expliqué.
Avec plaisir ! N'hésite pas si tu as besoin, lui réponds, tes lèvres se fendant d'un sourire.

Tu remets tes écouteurs dans les oreilles alors qu'il retourne à son boulot, un air gêné sur le visage. Ce n'est pas le début d'une amitié, ce n'est même pas vraiment le début d'une quelconque relation, quelle soit positive ou négative. C'était juste une torche que tu lui avais tendu alors qu'il était dans le noir, rien de plus.

La salsa résonnant dans tes oreilles, tu tapotes tes bouquins de ton critérium. T'avais pas vraiment envie de bosser maintenant. Tu as juste envie de créer des objets de cristal, tiens. Quelque chose de joli, de mignon. Pourquoi pas.


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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty30.06.15 23:19

Je devais l’avouer, j’étais curieux. J’avais toujours aimé ce que les autres étaient capables de faire grâce à leurs éléments, et le cristal donnait quelques-unes des plus belles choses. Alors, en essayant d’être discret, je jetais des coups d’œil à ce qu’il faisait. C’était ridiculement mignon – OK, c’était adorable – mais c’était beau. Comment faisait-il pour avoir cette maitrise ? Je trouvais ça impressionnant. Dès que je tentais une fusion, je n’avais jamais le résultat que j’espérais. Trop fort, incontrôlable, trop peu, risible. C’était toujours l’un des deux. Et viser ? N’en parlons même pas. A vrai dire, j’avais peur de m’électrocuter, donc j’avais constamment des pensées parasites, mais bon, j’avais surpassé la crainte de mourir brûlé par mon propre élément.

Et puis j’avais arrêté de me cacher. Il ne faisait pas ça comme si c’était secret, n’est-ce pas ? J’avais bien le droit de regarder sans feindre de faire autre chose, non ? Alors je m’étais tourné vers lui, et j’avais observé. Je crois que ce fut ma première erreur à son sujet. Montrer un certain intérêt à ce qu’il faisait, être poli.

« Alors c’est ça, le contrôle d’un cinquième année… personnellement, j’ai toujours peur de me griller moi-même. La foudre c’est un peu trop dangereux… ahem. »

Je me demandais si mes éléments n’étaient pas trop offensifs. Je n’aimais pas particulièrement me battre, même si c’était nécessaire pour tuer des monstres – et puis il fallait dire que la division Elto avait grandement la classe côté cibles, même si mes missions n’étaient pas aussi grandioses que ce que j’aimerais, mais je survivais. Air, feu, foudre.

Puis je remarquais qu’il avait remis ses écouteurs. Et je me tus, replongeant immédiatement dans mes révisions et autres.

Je m’étais petit à petit habitué à lui dire bonjour, lui demander poliment si ça allait, lui demander de l’aide, aussi, même si c’était un peu gênant au début – et ça l’était toujours – quand je ne comprenais pas quelque chose – toujours en maths. Il m’arrivait même de lui adresser ce qui ressemblait – je n’en étais pas sûr encore – à un sourire quand nous nous croisions. Je lui avais même demandé si je pouvais lire quelques-uns de ses cours pour mieux comprendre ceux que j’apprenais seul tant que ça ne le dérangeait pas.

*      *      *


J’avais les paupières lourdes, si lourdes. Pourquoi étais-je si fatigué ? Pourquoi n’y avait-il aucun bruit pour que je me ressaisisse ? Qu’avais-je fait la veille ? Je ne savais pas. Peut-être que j’avais lu. Comme maintenant. Je n’avais pas envie de savoir. Si j’arrivais à garder les yeux ouverts, j’allais peut-être réussir à finir ce bouquin…

*      *      *


Il était là, la tête reposant sur ses bras, des mèches de cheveux sur ses cours, sur son visage, sur ses mains. Il écrasait un livre ouvert, bien entamé, dont les pages avaient bruni avec le temps. Il reposait là, endormi, coupé du monde, en train de rêver, le sourire aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty30.06.15 23:43




Faiblesses & Frustration
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Ce n'est que la semaine suivante après votre première discussion que tu le retrouves endormi sur ses bouquins. C'est mignon, tiens. Un sourire vient orner tes lèvres et tu poses délicatement tes affaires en face de lui, comme tu as pris l'habitude de faire depuis un certain temps. Tu le regardes un instant et tu te dis que tu pourrais bien le laisser dormir quelques minutes de plus. S'il s'est endormi, c'est que son corps doit vraiment en avoir besoin. Tu te mords la lèvre, pesant le pour et le contre, et tu dis qu'il te ressemble un peu, au final.

Il est un peu comme toi, William. A devoir être au-dessus des autres, à devoir travailler pour pouvoir continuer. Il est un peu comme toi, perdu dans cette trop grande bibliothèque, à s'endormir entre deux rayons, entre deux pages, comme si c'était la meilleure place pour rêver.

Ses longs cheveux l'encadrent et tu ne peux t'empêcher de te dire qu'il ressemble à une fille, encore plus que lorsqu'il est réveillé, mais tu gardes cette pensée pour toi. Tu ne peux t'empêcher, pourtant, de passer une main dans ses cheveux, dégageant son visage et lui murmurant pour le réveiller :

Hé, va dans ton lit pour dormir, tu seras mieux.

Beaucoup mieux, même.

C'est que tu commençais à t'attacher à lui, quand même un peu. Il était gentil, travailleur et te paraissait surtout plus timide qu'autre chose.

Il ne se réveille pas, alors tu passes une main un peu plus franche dans ses cheveux, sur sa nuque en le secouant doucement.

Hé, on se réveille la belle au bois dormant.


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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty01.07.15 23:52

Je lézardais au soleil, devant une cascade comme celles que j’avais vues en photos sur internet. J’avais les pieds dans l’eau fraiche qui contrastait avec la chaleur du soleil contre ma peau. C’était beau, et je riais avec quelqu’un. Cette personne était belle. Tellement que mes yeux s’écarquillaient, que mon cœur défonçait ma poitrine dès que je posais les yeux sur elle. Il y avait d’autres personnes. Leurs voix étaient joyeuses. Mes amis. Nous mangions, nagions, jouions sans vraiment réfléchir. Aucun monstre. Une sensation étrange contre mon front, contre ma nuque. Ah, c’est sa main. Elle rapproche juste son visage du mien. Juste pour que nos lèvres…

L’image disparut, mes épaules se tendirent. J’adorais rêver, c’était agréable. Et je détestais affronter la réalité. Je m’étais lentement redressé, papillonnant des yeux. Je n’arrivais pas à croire que j’aie réussi à m’endormir assis. Je regardais, l’air hagard, la personne devant moi. Ce n’était pas celle de mon rêve. Je clignais des yeux. En fait, je n’en savais rien, j’avais déjà tout oublié d’elle. J’avais déjà tout oublié.

« J’espère que tu n’as pas utilisé la même technique que le prince charmant pour me réveiller, tout de même. »

Un petit rire pour tenter de masquer tout le sommeil dans ma voix. J’avais encore des choses à faire. Il fallait encore je m’entraine à maitriser mon élément. Il fallait encore que je révise je ne savais quel cours. Je ne pouvais pas être hors-service à dix-huit heures trente, quand même…

« Je peux pas encore me coucher… j’étais juste en pause, là… euh, quand je lisais. J’ai dit « juste cinq minutes ». Il est dix-huit heures trente-cinq, n’est-ce pas ? En plus je me suis pas entrainé à maitriser mon élément… et je ne suis pas encore allé diner. »

Je n’avais pas très faim, n’empêche. Je me frottais les yeux alors que je cherchais mon téléphone pour vérifier l’heure qu’il était. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis qu’il était presque vingt heures… Je haussais les sourcils. Avais-je tant besoin de sommeil ? Je n’en avais pas l’impression. Enfin, j’étais relativement fatigué, mais je pensais m’y être habitué… J’avais passé du temps à dormir. J’avais été contre-productif. Il faudrait que je rattrape. Peut-être dans ma chambre. Il faudrait que je vérifie que je n’avais pas cernes, d’ailleurs.

Je rangeais mes affaires, mollement. J’avais envie de me rendormir, surtout. Et je passais mon temps à bailler, c’était pitoyable. Je m’en voulais d’être aussi faible.

« Je vais diner puis… ou peut-être… à quelle heure est-ce que le réfectoire peut bien fermer ? »
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty02.07.15 10:59




Faiblesses & Frustration
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Il bouge légèrement et tu souris quand il marmonne quelques mots. Tu laisses échapper un léger rire toi aussi. Non, lui réponds-tu doucement. Non, pas de technique du prince charmant. Tu étais bien loin d'en être un, en plus.

Je peux pas encore me coucher… j’étais juste en pause, là… euh, quand je lisais. J’ai dit « juste cinq minutes ». Il est dix-huit heures trente-cinq, n’est-ce pas ? En plus je me suis pas entraîné à maîtriser mon élément… et je ne suis pas encore allé dîner.
Il est presque vingt heures.

Et comme pour vérifier, il sort son téléphone et regarde l'heure, plus que surpris. Il commence à ranger ses affaires pas du tout motivé et tu ne peux t'empêcher de pouffer. Il te fait rire, avec sa trace de bouquin sur la joue, ses yeux endormis et son manque de motivation pour aller manger.

Tu sors de ton sac un sandwich et une bouteille d'eau et tu les poses devant lui. C'était ton repas pour ce soir mais il en avait sûrement plus besoin que toi. Et puis tu avais toujours à manger dans ta chambre, des gâteaux, des paquets de chips et toute cette malbouffe que tu adores. Et pourtant tu prenais pas un grammes. C'était beau. Nikolaï t'avait souvent dit en riant qu'il te détestait pour ça, alors que lui, il fallait qu'il fasse quatre tours de terrain juste pour éliminer le fait d'avoir regarder de la pâte à tartiner.

Mange ici, et va te coucher ensuite. Ca sert à rien de bosser si ça veut pas rentrer, vaut mieux que tu dormes.

Ton regard lui indique qu'il vaut mieux pas qu'il refuse. Tu poses ton sac sur la table et sors tes affaires pour commencer à réviser.


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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty02.07.15 23:24

Pourquoi sortait-il son sandwich de son sac, et de l’eau, aussi… ? (Oui, le sommeil avait un énorme impact sur mes neurones, surtout quand il était présent dans chacun de mes membres ; j’avais le cerveau engourdi.) Pourquoi amenait-il à manger dans la bibliothèque, d’ailleurs ? Je n’étais pas sûr que ce soit permis. Et puis, il allait se mettre à manger devant moi ? Je ne comprenais pas trop son but. Et je compris encore moins quand il posa son repas en face de moi. Je haussais un sourcil en regardant sa nourriture jusqu’à ce que mon cerveau comprenne qu’il me l’offrait. Et vu ses yeux, je n’avais pas le droit de refuser, même si je ne pouvais m’empêcher de faire la moue.

« … Merci beaucoup. »

Je lui étais encore redevable, ça m’ennuyait un peu. Je pris le sandwich et, en essayant de ne pas mettre trop de miettes partout, je l’avais coupé en deux et j’avais timidement mordu dedans. Je n’avais pas faim. J’avais toujours eu un appétit d’oiseau. J’avais toujours picoré, si bien qu’il m’arrivait parfois d’oublier la sensation de faim et de ne pas me nourrir, du moins pas aux moments où il le fallait. Ça expliquait peut-être pourquoi je n’étais pas bien imposant. Il m’arrivait de manger plus – comme une personne normale, en fait – en rentrant d’un entrainement particulièrement éprouvant ou d’une mission, mais je buvais beaucoup plus que je ne mangeais. Je finissais toujours mes bouteilles d’eau dans la journée et j’oubliais de les remplir avant d’aller à la bibliothèque, ce qui était assez dérangeant…

« Je ne pourrai pas tout finir alors la moitié me suffira… dis, pourquoi es-tu agréable avec moi ? Je veux dire, je ne suis pas spécialement gentil avec toi. Ou plutôt, je ne le suis pas. Es-tu profondément bon… magnanime, même ? Tu n’as pas l’air d’être une personne intéressée. Tu n’as pas l’air de rechercher une certaine gloire en aidant les autres non plus… je sais qu’il y a des personnes qui font des choses sans rien chercher en retour, mais je ne comprends pas le principe de le faire avec des personnes comme… comme moi. Des personnes qui ne sont pas aussi gentilles et qui ne peuvent pas faire preuve de générosité aussi simplement… enfin… je sais pas… ça m’échappe. »

Ah, le sommeil me faisait dire n’importe quoi. Me faisait penser à des choses auxquelles je ne voulais pas réfléchir. Et c’était pour ça que je voulais travailler. Pour ne jamais laisser mon esprit vagabonder, pour ne jamais le laisser contempler mon âme, et me dire que ça n’allait pas. Ça n’allait jamais quand il le faisait. « Tu pourrais être plus gentil », n’est-ce pas ? Les De Lacy ne s’occupaient que de la réussite, les autres devaient soit leur permettre de l’atteindre, soit les ralentir, et s’ils faisaient partie de la seconde catégorie, il valait mieux s’en débarrasser. Le plus vite possible. C’était ce que j’avais entendu toute ma vie. Regarder devant soi pour atteindre son but. Je posais mes yeux fatigués sur William. Il avait de la chance. Il ne passait pas son temps à restreindre sa pensée. Il avait l’air de sourire, de rire, de se lier. J’étais terriblement jaloux.

« Ah, j’ai l’impression que je vais réussir à m’endormir en marchant… »

Mes yeux se fermaient tout seuls lorsque je ne me forçais pas à faire changer mon regard de trajectoire. C’était horrible. C’était vrai que ces derniers temps, comme j’avais accès à ses cours, je travaillais plus tard encore – après tout, c’était intéressant, alors je ne voyais pas le temps passer…

« Je me vois déjà m’évanouir dans un couloir, haha… entre nous, il vaut mieux que je m’endorme ici que dans la rue ou un moyen de transport… enfin, la bibliothèque ferme à vingt-trois heures. On m’aurait réveillé avant, n’est-ce pas ? Je ne me vois pas rester enfermé ici jusqu’à la prochaine ouverture. L’horreur… »
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty02.07.15 23:48




Faiblesses & Frustration
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Son remerciement à demi-mot te fait sourire et tu commences à feuilleter tes cours. Il y a un moment de silence, lui qui mange, toi qui révises plus au moins, faisant des brouillons de fiches avant que le cours soit complet. Tu gribouilles sans vraiment réfléchir, sans vraiment savoir s'il va reprendre la parole ou non. Tu pensais que non. Il était pas du genre à prendre la parole comme ça sans raison apparente.

Je ne pourrai pas tout finir alors la moitié me suffira… dis, pourquoi es-tu agréable avec moi ? Je veux dire, je ne suis pas spécialement gentil avec toi. Ou plutôt, je ne le suis pas. Es-tu profondément bon… magnanime, même ? Tu n’as pas l’air d’être une personne intéressée. Tu n’as pas l’air de rechercher une certaine gloire en aidant les autres non plus… je sais qu’il y a des personnes qui font des choses sans rien chercher en retour, mais je ne comprends pas le principe de le faire avec des personnes comme… comme moi. Des personnes qui ne sont pas aussi gentilles et qui ne peuvent pas faire preuve de générosité aussi simplement… enfin… je sais pas… ça m’échappe.

A vrai dire, tu as écarquillé les yeux dès qu'il a commencé à parler, avec sa voix un peu faible, ses yeux dans le vague et son visage trop endormi pour que tu ne le prennes réellement au sérieux. Wow. Il parlait beaucoup pour quelqu'un qui ne t'avait pas adressé la parole pendant des jours entiers.

Je... merci. Je suppose.

Tu n'es pas magnanime. Tu n'as jamais pensé une seule seconde que tu l'étais. Tu n'es pas forcément bon non plus : si tu n'aimes pas quelqu'un, qu'il est en feu et que tu as de l'eau dans une main et de l'huile dans l'autre, c'est de l'huile que tu lui jetteras dessus. Tu n'es pas forcément une personne intéressée non plus. En bref, il te perturbait quand même un peu avec ses questions et le remerciait avait été pour toi la chose la plus logique à faire.

Mais je suis très loin d'être magnanime ou bon ou quoique ce soit d'autre.

Il reprend la parole et tu as plus l'impression de parler à un bourré qu'à un élève de ta division. Il est si fatigué que tu te demandes vraiment comment il fait pour encore pouvoir réfléchir et construire des phrases avec une syntaxe toujours bonne.

Tu ranges tes affaires et les fourres dans ton sac en bandoulière avant de te lever, de passer le sac sur ton épaule. Tu te mets ensuite devant lui, lui attrapes le bras et le relève. Ses affaires sont rangées, seul les livres de la bibliothèque sont sur la table. En tant que membre du conseil des élèves, tu devrais les ranger, mais tu devais avant toutes choses faire en sorte que Chesed rentre au Q.G. sain et sauf. Ce qui n'allait sûrement pas être le cas s'il rentrait seul.

On a qu'à rentrer ensemble, lui proposes-tu.

Ce n'est pas vraiment une proposition, en fait, étant donné que tu as déjà commencé à le tirer vers la sortie de la bibliothèque.


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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty04.07.15 0:55

« Oh, pas trop vite… »

J’avais peur de m’emmêler les pieds et tomber à terre pitoyablement. J’avais beau être fatigué, ça n’altèrerait pas ma mémoire et je savais que j’allais le regretter dès que je me réveillerais. N’empêche je l’avais suivi, attrapant mon sac au passage, histoire de ne pas le laisser entre les livres et le reste. Je l’avais suivi et nous étions sortis. Je me frottais les yeux tout en me laissant guider jusqu’à ce que nous entrions dans un transport en commun et que je m’affale sur un siège. Je savais que je ne resterais pas tranquille longtemps. Nous allions bientôt arriver au QG, nous allions bientôt devoir nous lever, sortir et marcher à nouveau. Alors je faisais tout mon possible pour garder les yeux ouverts, et pour ça, il fallait que je parle.

« J’imagine que je parle un peu trop, mon cerveau n’a pas la capacité de me restreindre dans le pitoyable état dans lequel je suis… j’ai l’impression que les mots sortent tout seuls, et demain, quand je me réveillerai, je m’en voudrai terriblement de ne pas être capable de les retenir. »

Je posais les yeux sur lui, avant de les détourner aussitôt, essayant de ne pas m’attarder sur les choses. Ça faisait baisser mes paupières.

« Je me demandais, au début, pourquoi tu venais à cette table. Il y a quelque chose d’un peu mélancolique… ou peut-être que c’est plus fort. De la nostalgie ? Je ne te demande pas ce que c’est, hein… en toi, comme si… je ne sais pas. »

Je passais une main dans mes cheveux, j’avais un peu chaud. Je lui jetais à nouveau un bref regard endormi.

« J’aime bien observer les choses, et j’aime bien observer les gens, alors je l’ai fait avec toi, quand je m’ennuyais un peu et que je trouvais les exercices un peu simples. Je crois que j’ai un peu de mal avec les gens… »

Non, Chesed, ne dis pas ça, tu vas le regretter amèrement. Et toi, cerveau, pourquoi ne fonctionnes-tu pas au pire moment qu’il puisse y avoir ?

« Je n’ose pas vraiment leur parler, je concocte des stratégies pour obtenir ce que je veux en faisant en sorte qu’ils aient l’image que je veux qu’ils aient de moi, je calcule tout, pour me sentir en sécurité, peut-être, je ne sais pas vraiment. En général j’essaie de ne pas y penser, parce qu’après je me sens mal. »

Je baissais la tête, contemplant mes pieds. Mes yeux allaient se fermer… je rejetais le chef en arrière, finalement.

« Je dis tout le temps que j’ai envie d’être seul, mais c’est faux. Je pense que, qui qu’on soit, on a toujours besoin des autres, et ça me rend malade. J’ai l’impression de ne pas avoir ma place parmi les autres. J’ai l’impression qu’après avoir copiné avec la solitude pendant trop longtemps, elle me pousse à faire fuir les autres possibilités… et je sais que ce que je dis est lâche. En vrai, il n’y a que moi qui n’ose pas aller vers les autres. »

Tu ne devais pas dire ça, Chesed.
Au bon arrêt, nous étions sortis (évidemment). Le riche quartier m’éblouissait. J’y avais pourtant vécu presque toute ma vie, mais il m’avait toujours paru irréel. C’était désagréable. J’avais mal aux yeux.

« Je ne mérite pas que tu t’occupes de moi, William… je suis dans le troisième appartement. »
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MessageSujet: Re: Faiblesses et frustration • William (fini)   Faiblesses et frustration • William (fini) Empty04.07.15 11:44




Faiblesses & Frustration
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Sa main dans la tienne, tu ne le lâches pas d'une semelle. Vous traversez d'un pas plutôt rapide tout le cursus classique. Vous passez dans un grand couloir qui vous permet d'observer les terrains d'entraînements, vous continuez jusqu'à descendre par les ascenseur. Vous traversez le hall S, passant par les casiers pour que tu puisses récupérer tes derniers livres de cours puis vous avancez enfin dans la grande cour. Portail.

Posé dans les transports en communs presque vides, tu observes la ville défiler devant tes yeux. Le trajet est silencieux, aucun de vous ne parle et tu penses presque qu'il s'est endormi tellement sa respiration est calme. C'est pour ça que tu sursautes presque lorsque sa voix casse le silence qui s'était installé.

J’ai l’impression que les mots sortent tout seuls, et demain, quand je me réveillerai, je m’en voudrai terriblement de ne pas être capable de les retenir.

Un bourré. Tu avais vraiment l'impression de parler à un bourré. Même si l'état de fatigue dans lequel il était devait être était excessif, tu ne pensais pas que c'était à ce point. Tu le surveillerais un peu mieux à l'avenir, quitte à le forcer à dormir. Et tu allais même utiliser ton pouvoir de membre du conseil des élèves pour le tenir à l'oeil, tiens.

Il y a quelque chose d’un peu mélancolique… ou peut-être que c’est plus fort. De la nostalgie ?

Tu ne réponds pas, tu n'as pas très envie de répondre. Tu l'écoutes seulement, d'une oreille attentive, ta main serrant toujours la sienne comme tu avais peur qu'il tombe si tu le lâches. Tu n'avais pas envie de répondre. Oui, tu étais toujours un peu mélancolique, nostalgique quand tu étais dans la bibliothèque nocturne, jusqu'à ce que tu te concentres sur tes cours. Et tu oubliais Nikolaï, tu oubliais vos baisers entres les rayons, tu oubliais ses doigts frôlant ta cuisse, tu oubliais ses sourires en coin et son regard insistant. Mais quand tu entrais dans la bibliothèque, il y avait toujours cette nostalgie qui te prenait aux tripes, tu avais toujours l'impression qu'il allait réapparaître comme par magie et que tout serait comme avant.

Mais même s'il revenait, même s'il s'excusait, même si tu lui pardonnais, rien ne serait jamais comme avant. Parce que tu n'oublierais pas le mal qu'il t'a fait, l'état pathétique dans lequel tu étais. Tu n'oublieras pas, non.

Vous descendez à l'arrêt le plus proche du Q.G. et tu le fait avancer plus doucement que lorsque vous étiez dans l'académie, ta main tenant toujours la sienne.

Je ne mérite pas que tu t’occupes de moi, William.

Tu ne lui réponds toujours pas, et vous montez par l'ascenseur. Vous vous arrêtez à l'appartement numéro trois et tu te postes devant la porte avec lui. Tu lâches sa main et lui souris.

Je pense savoir qui mérite que je m'occupe de lui. En attendant, va dormir. Et pas de révisions. Tu dors et c'est tout.

Tu ouvres la porte et le pousses à l'intérieur. Avant de refermer, tu rajoutes :

Et tu dors immédiatement.

Tu fermes la porte et monte dans ton propre appartement, les souvenirs de Nikolaï revenant en bloc.






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