Un deux trois... Zeyro s'amusait à sauter de dalle en dalle de même couleur, tel que le ferai un enfant de neuf ans. Il s'imaginait que les dalles de l'autre couleur était celle des monstres des océans et que s'il tombait dedans, il devrait se battre et, à cet heure ci, il n'avait pas envie. Il s'avouait être fatigué, même très, mais encore une fois il ne dormait pas. Il avait donc décider de lire. Problème, il avait déjà lu tout ses livres 3 fois et ne voulais pas les lire une quatrième fois. Une seule solution: en emprunter à la bibliothèque. Il se demandait ce qu'il allait lire...
Un poème racontant toute la misère du monde, une autobiographie retraçant la vie d'un pauvre homme devenu écrivain célèbre, un roman fantastique où un simple bonhomme se dresse contre l'adversité et tue des monstres à lui tout seul, où encore deux amoureux maudits forcés à s'éloigner au risque de tuer l'autre. Où encore une encyclopédie qu'il aimait de temps en temps regarder les définitions lorsqu'il y avait des images. Ou, peut être, par tout hasard, un journal de bord d'un survivant d'une tempête marine. Alors, en traversant les étagères, il avait récolter de ci de là quelque bouquins l’intéressant allant des "Noirs désirs d'un homme meurtri" aux "Lumière du cœur". Parfois il s'en inspirait pour son propre livre qu'il espérait voir éclore dans cette même librairie somptueuse. D'ailleurs, il aimait cette douce odeur de vieux et de poussière. Beaucoup se voyait obliger d'éternuer à celle ci mais Zeyro aimait se laisser emplir de ce doux onguent.
Soudain il vit une silhouette qui semblait comme perpétuellement assise et avançait ainsi. Un fantôme? Personne ne pouvait se déplacer ainsi, sans bouger ses jambes et sans support. Alors il se décida, par un esprit trop curieux, à la suivre furtivement. Il allait d'allées en allées, suivant de près la chose et assez peu discrètement. Parfois a certains moments elle s'arrêtait laissant à Zeyro le temps de noter quelque détail. Le premier fut le fauteuil. En effet, à ce moment précis Zeyro eut envie de se frapper si fort qu'il s’évanouirait. Ce n'était pas un monstre ou un fantôme mais juste quelqu'un en fauteuil roulant. Depuis longtemps il se demandait ce que ça faisait d'être perpétuellement assis sans moyen de bouger, fixer pour toujours à la même chose, source de malheur pour certain et cible parfaite pour les autres. Les gens ainsi étaient souvent malmenés. Zeyro lui, s'était déjà imaginé en fauteuil roulant, suite à un accident ou à un combat ardu et que, une fois assis pour toujours, à l’hôpital, on prendrait enfin soin de lui comme on devrait le faire. Non pas qu'il se trouvait omnipotent à se point, juste qu'il souhaitait être pris en compte, être soutenu autrement que par des coups et des moqueries.
Le second détail qu'il avait remarqué était la poitrine et les cheveux de la personne. C'était donc une fille, ou plutôt une jeune femme aux longs cheveux raides d'une couleur vert pâle, qu'il trouvait particulièrement beau. Elle portait sur ses jambes immobiles une pile de bouquins, se qui rappela à Etix la sienne qu'il portait à bout de bras depuis longtemps, ce qui raviva une douleur immense. Emporté par le poids de sa dizaine de livre, Zeyro fut emporté pour changer d'allée, de manière tout sauf discret, au risque d'être vu. Heureusement, elle ne put l'apercevoir, surement plongé dans ses livres. Elle continua à chercher à avancer un bon bout de temps avant d'arriver à une table, où Etix se cache derrière une étagère afin de l'observer, ses livres toujours à bouts de bras.
C'est alors seulement maintenant, éclairé par une lampe et la lueur de la lune qu'il la reconnut. Il ne lui avait pas beaucoup parlé, même jamais. Tout ce qu'il savait c'est que c'était une Zeta, comme lui, et qu'elle se faisait souvent pointé du doigt pour sa sois-disant inutilité. Zeyro l'ayant vu quelque fois pratiqué en regardant pas la serrure du cours lorsque celui ci n'en avait pas, il avait bien vu qu'elle ne l'était pas, inutile. Tout comme lui, elle souriait tout le temps et semblait surmonté cette montagne d'atrocité sans fin sans le moindre des problèmes alors que lui, à chaque fois, finissait par dégringoler de celle ci, se cognant à de nombreux rochers.
Pourtant, cette femme, ce modèle, cet utopie se fragmenta dans une réalité perpétuelle qu'Etix connaissait. Elle fondit en larme devant les yeux touchés du petit Zeyro qui fit un pas en arrière. Ce pas entraîna une nouvelle fois les livres qui l'obligèrent à faire quelques pas bruyants qui firent réagirent la jeune fille
-"Qu...Qui es...est l...là ?!"
Il était découvert. Heureusement les murs aux milles échos faisaient que la jeune fille ne savait pas d'où venait se bruit qui en l’occurrence devait la déranger. Zeyro posa ses livres, retourna l'observer à partir de l'étagère et la vit regarder du côté opposé à lui. Parfait, c'était le moment. Il était découvert, il fallait passer à l'action. Alors, il courut sur la pointe des pieds afin de ne pas être entendu et lorsqu'il arriva derrière la jeune fille encore en train de chercher l'intrus, il mit ses mains sur les yeux de celle ci
-Devine qui c'est!
Elle semblait surprise et ne voulait peut être pas rigoler à un jeu d'un petit enfant niais. Alors Zeyro enleva ses mains en essuyant quelques larmes à la jeune fille. Lorsqu'elle se retourna, il s'assit à une chaise à côté d'elle et dit
-C'est moi. Pourquoi tu pleures? J'aime pas voir les gens pleurer, ça me fait pleurer. Et j'aime encore moins quand les larmes coulent sur sur un beau visage harcelé par la douleur.
Cette phrase semblait bien trop "soutenu" pour lui, mais il le disait avec le ton et le sourire enfantin qu'à un petit homme lorsque ça maman lui fait plaisir. Il ne voulait pas voir son modèle qui souriait tout le temps pleurer et être comme lui. Il se rendit compte face au visage consterné de la jeune fille qu'il ne s'était présenté.
-Je m'appelle Zeyro Erisos, mais appelle moi juste Zeyro. Dis moi, tu pleures à cause de ça?
Il pointa du doigt les jambes de la jeune fille en pleure. Avant la moindre réponse, il sortit de sa poche un mouchoir brodé au contour violent et au milieu une belle petite fleur de lys avec lequel il essuya encore les larmes de celle ci sans qu'elle puisse dire quoi que ce soit, ou encore dire quelque chose.
-Je veux juste te voir pleurer de joie, pas de tristesse. Dans les couloirs tu ne pleure jamais.
Dit il tout naturellement. Il la regardait avec des beaux yeux translucides montrant que les larmes lui montaient aux yeux. Si elle ne pouvait pas rester tranquille le sourire aux lèvres, comment ferait-il? Même si il ne la connaissait pas, il semblait lui porter beaucoup d'affection. | « Dear sister»
Zeyro Erisos feat. Pandora Z.Marvel |