Chassons le furet

ft. Noah

Je voulais un furet. J'avais décidé ça comme ça. Ça m'était venu à l'idée il y a peu - une semaine tout au plus -, j'ne me souvenais même plus comment j'en étais arrivée là. Mais bon, ça avait l'air totalement cool d'avoir un furet. Je m'imaginais déjà gambader dans le dortoir, se cacher dans mes vêtements la journée pour dormir, et surtout faire des crasses aux gens ! Ça avait l'air super cool ! Et puis, vu que je ne pouvais pas avoir de chien, un furet ça avait l'air plus approprié. Surtout que ça allait sans doute demander moins d'entretien qu'un chien. Et puis c'était plus avantageux pour surprendre les gens !

Enfin, pour cela il aurait fallu que j'en trouve un. J'avais été voir à l'animalerie de Dandelion City, ils n'en avaient pas, ce qui était dommage d'un certain côté. Mais bon, j'allais forcément en trouver un. Je n'allais pas lâcher l'affaire aussi simplement.

Allez savoir comment, un jour - aujourd’hui - me vint l'idée d'aller le récupérer dans la nature directement. Le temps de me renseigner, de réfléchir à l'endroit le plus logique où je pourrais en dégoter un. J'optais pour le plateau non loin de mon QG. Cependant il me fallait un plan. Je m'engageais tout de même à capturer une bête - petite - sauvage. Il me fallait un plan, et j'en avais un début en tête !

Sauf que voilà, je ne pouvais pas le faire toute seule, il me fallait l'aide de quelqu'un. Ça,  c'était une autre paire de manches. Je ne voyais pas vraiment qui serait prêt à me suivre dans mon délire. Il aurait fallu quelqu'un un poil comme moi. Pandora ? Ouais, mais non elle était en vacances. Et c'était probablement la seule à même de m'aider.

Je faisais défiler les contacts de mon téléphone. Peut-être que j'allais tomber sur LE numéro à composer. De haut en bas, de bas en haut. Je regardais sans vraiment le faire pour autant. Quand soudain je m'arrêtai. J'avais sous les yeux de la personne qu'il me fallait : Noah. L'insupportable Noah. Sur ce coup c'était lui qui allait m'aider. Plus ou moins en fait. Je m'empressai de composer le numéro. Sauf que bien sûr Môsieur était sur messagerie.

« Yo ! Noah, devine qui c'est ? Bref, ramène-toi des que tu peux à mon QG. Je te dis rien, mais c'est un défi que je te lance. Alors ramène tes fesses ! Ah ! J'allais oublier, si tu peux prend de ma viande fraîche et rouge de préférence avec toi. Ça serait cool ! Bon je t'attends mais remues-toi ! »

Il avait vraiment intérêt à me rappeler ou à débarquer rapidement. Sinon j'allais le rappeler et pas qu'une fois saturer son répondeur pouvait être marrant ! Je m'étalais sur le lit puisque je n'avais rien d'autre à faire. C'était long et chiant d'attendre.

Chassons le furet

ft. Noah

Il en mettait du temps à me donner signe de vie l'autre ! J'savais pas vraiment c'qu'il était entrain de faire, mais il avait plutôt tout intérêt à magner ses fesses. Enfin, à tous les coups il était encore endormi quelque part - plutôt perdu entrain de roupiller -. Et Môsieur devait avoir la flemme de me répondre. Mais il allait le faire. Oh que oui. Surtout s'il ne voulait pas m'avoir sur le dos !

J'n'avais absolument aucune idée du temps que j'avais passé là, étendue sur mon lit, mais c'était déjà beaucoup, beaucoup, trop long ! Alors qu'en réalité ça ne faisait même pas cinq minutes... En tout cas, j'étais prête - sur le point - à le rappeler. Je faisais tourner ledit téléphone entre mes doigts. J'étais impatiente d'avoir des nouvelles. J'le voulais ce furet ! Donc, j'étais à laisser le bougre me battre, tant qu'à la fin c'était moi qui y gagnait. L'objet se mit à sonner et vibrer, glissant de ma main.

« Ah ! Ca y est ! Tu te décides enfin à donner signe de vie ! Bon, t'as eu mon message ? T'es prêt ? T'es où ? »

Je l’assommais de question, sans vraiment écouter ce qu'il me racontait. J'étais plutôt trop contente en fait qu'il m'ait rappelé. Pour une fois que j'étais contente qu'il m'appelle... En plus, de ce que j'avais entendu il était ok pour marcher dans ma combine.  Et ça, c'était juste awesome !

« En tout cas, ramène-toi vite pour que je t'explique le plan ! Et j'te préviens, tu râles pas, c'est juste à côté là où on doit aller ! » m'exclamai-je avant même qu'il ait eu le temps d'ouvrir la bouche

Bon, et puis, j'était marrante à lui dire de se remuer. Sauf que de mon côté, rien n'était près. La viande trainait quelque part dans la chambre, dans un glacière qui devait mourir près de mon sac... Mon sac qui lui-même était probablement agoniser sous le lit. Enfin, rien de trop trop grave. Le plus complexe allait encore être de rassembler les pièces détacher.

Du coup, dès qu'elle eu raccrocher, elle lança le téléphone sur le lit - oui, il était d'ores et déjà perdu -. Elle profitait du temps qu'allait mettre Noah pour venir pour se préparer. Son arc lui, était bien en vu, trônant sur le bureau, le carquois rempli de flèche récemment faite. En soulevant ma bonne vieille polaire, je retrouvai la viande dans son sachet fraîcheur. Il ne me manquait donc plus que mon sac. Plus ou moins. Il fallait encore que je prépare tout ce qui était piège. Ouais, au cas où la bestiole soit trop réfractaire. Mais peut-être valait-il mieux que j'attende Noah pour voir tout ça. Je lançai alors le matériel sur le lit - à savoir une vieille couverture et de la corde essentiellement, c'est normal pour une chasseuse d'avoir tout ça, ou du moins pour Malon ! -.

C'était maintenant que les choses devenaient plus chiantes. Je m'allongeais par terre pour partir vers de folles aventures, le dessous de mon lit et ses monstres affamés - mes chaussettes et autres papiers - allaient peut-être avoir raison de ma bravoure ! Bon, fallait juste pas que l'autre abruti débarque à ce moment-là.

Chassons le furet

ft. Noah

Toc toc toc. Le voilà donc qui arrivait enfin. J'avais eu le temps de tout finaliser. J'avais revu le matériel pour les pièges, revu mon équipement - ce qui n'avait pas été une si mauvaise idée j'étais parti pour oublier ma dague -, vérifier l'état de la viande car je ne voulais pas qu'elle ait pourri, je ne voulais pas rendre mon pauvre futur petit compagnon tomber malade, ou pire ! J'allais donc ouvrir à Noah, un large sourire aux lèvres.

« Te voilà enfin ! Tant mieux, avant de partir il faut qu je t'explique tout. Mais vas-y entre, c'est ridicule de se parler comme ça sur le palier de la porte ! » m'exclamai-je en me poussant pour qu'il puisse entrer

Qu'il ait mis tant de temps pour se pointer avait eu du bon tout de même. J'avais eu le temps de faire un poil de rangement. Ce qui était une bonne chose, j'allais éviter ses railleries. Donc j'avais encore le dessus pour le moment. Bon, maintenant je devais faire en sorte qu'il comprenne le plus tard possible le pourquoi j'avais mis tout ça en place. J'voulais quand même pas qu'il me plante !

« T'as bien pensé à ramener de la viande ? Elle est pas pourrie j'espère, ça ne marchera pas sinon. »

Je faisais les cent pas, étalant sur le sol la vielle couverture ainsi que la corde pour ensuite pouvoir tout lui montrer et lui expliquer. Je me battais un peu avec la corde pour la démêler.

« Bon voilà. Alors, en gros on va partir chasser un animal. La viande, je désignais du doigt mon sac, va servir à appâter la bête. » Oui, je gonflais un peu le potentiel du furet que nous allions en réalité chercher. Je pointais alors ensuite le sol où jonchait ce qui allait servir de piège. « Donc, en principe on aura pas besoin de plus que la viande. Surtout vu la taille de la bestiole. » marmonnai-je trop bas pour qu'il m'entende. « Mais il se peut qu'on ait besoin de la piéger. Du coup, j'ai préparé une couette et de la corde. Tu vois comment fonctionne un piège ? Tu accroche ta corde à la couette que tu enterres et dès que tu marches dessus... PAAF ! Tu es pris au piège ! » lançai-je en claquant dans mes mains

J'avais préféré ne pas trop donner de précisions. Je ne voulais surtout pas qu'il me pose trop de questions sinon les choses allaient passer à son avantage. Mais j'étais une menteuse plutôt terrible donc je ne pourrais pas le rouler dans la farine très longtemps.

« Donc, on y va ? C'est sur le plateau enchanteur, c'est juste à côté ! »

J'avais pris ce ton enjoué tout à fait innocent qui m'allait si bien. Je roulais la couverture que je lui tendais et j'enroulais la corde sur mon épaule.